Après deux mois d’enquête, Fatoumata Diakité, magistrate et Présidente de la Commission d’Enquête Ivoirienne a remis ce 23 novembre à Charles Konan Banny, Premier Ministre le rapport accablant les responsables de l’empoisonnement d’Abidjan.
78 personnes interrogées, une litanie de dysfonctionnements, d’errances, de manques de rigueur, d’infraction à l’éthique et à la réglementation, de « complicité notoire », d’agréments bidon, de manque de vigilance.
Il est bien précisé que c’est PUMA Abidjan – TRAFIGURA (PDG Claude DAUPHIN) qui a choisi TOMMY de préférence à ITE qui détient en droits l’exclusivité de ces opérations. TOMMY dont l’agrément n’a jamais fait l’objet d’une procédure normalisée. Tommy aurait été crée (dixit le rapport) pour prendre en charge les déchets du Probo Koala et : « elle a toute l’apparence d’une société écran, prenant en charge ces déchets pour 15 000 € ».
Outre les personnalités locales, impliqués à divers titres, Claude DAUPHIN et Jean Pierre VALENTINI risquent 20 ans de prison pour empoisonnement et 15 ans pour infraction à la loi sur les déchets, au dire du Chef de Cabinet du Ministre de la Justice Aly Yeo.
L’évaluation du coût (hors indemnisation des victimes) de la tragédie d’Abidjan est de 20 millions d’euros. S’y ajoutent le transport, le stockage, la destruction à SALAISE sur SANNE (Isère) des 6 000 tonnes de déchets récupérés.
TRAFIGURA persiste dans le mensonge et le sordide, c’est par un encart publicitaire dans un journal batave qu’elle réaffirme n’être pour rien dans l’empoisonnement d’Abidjan.
Une commission internationale est en cours de constitution, les éléments matériels in situ feront défaut, le Probo Koala est reparti, les bateaux de l’armement Probo ont été vendus, les déchets exportés en France, leur fraction dispersible ayant tué 10 personnes.
Nous devons rompre avec cette image de pays de l’impunité a affirmé le Premier Ministre : « il est inadmissible de faire de la Côte d’Ivoire la poubelle de l’Afrique, mais il ne faut pas faire la confusion entre responsabilité et culpabilité, c’est au juge de se prononcer… ». Un début de blanchiment ?...
En France, le Préfet de l’Isère a convoqué une CLI (Commission Locale d’Information) pour informer les Elus et le corps social de la destruction des déchets à l’usine TREDI (filiale de SECHE ENVIRONNEMENT). Ces déchets seront détruits dans un incinérateur pourvu d’un four à grille. Des modifications devront être effectuées pour introduire les déchets directement. Ils seront transportés par rail, par petites quantités, l’usine ne disposant pas de stockage important.
La composition des déchets tels qu’elle a été communiquée à la CLI :
Hydrocarbures : |
91,50 % |
BTEX : |
5,40 % |
Organo soufrés : |
1 à 2 % |
TOTAL : |
98,90 % ? |
Les associations regroupées en collectif contestent la bonne pratique de l’industriel évoquant des dépassements de rejets nettement au dessus des normes (dioxines). Une réunion d’information est organisée le 6 décembre au Péage de Roussillon avec la participation de Michèle RIVASI et d’autres intervenants.
Contact : vivrici@wanadoo.fr
Mots-clés : TRAFIGURA, Claude DAUPHIN, Jean Pierre VALENTINI, Déchets Toxiques d’Abidjan, TOMMY, Probo Koala
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