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Gilets Jaunes acte XIII, et loi anticasseurs chapitre II

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Gilets Jaunes acte XIII, et loi anticasseurs chapitre II



La Commission des Lois de l’assemblée nationale a modifié l’article II du projet de loi anticasseurs.

Le nouveau libellé : « lorsqu'une personne constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public, le préfet peut lui interdire de manifester. Si l'événement est déclaré, la personne concernée doit être avertie « au plus tard » 48h avant. En cas de non-respect de cette interdiction de manifester, la personne encourt six mois de prison. ».
Selon l’interprétation qui sera faite par l’autorité administrative de cette nouvelle loi, un manifestant ayant participé à des manifestations déclarées ou non, pendant lesquelles des actes violents ont été commis par des tiers, pourra se voir interdit de réunion s’il a été identifié comme participant par les services de police ou s’il a fait l’objet d’une convocation en justice. La détention d’un masque papier, de lunettes ou d’un sérum physiologique étant considérée comme une velléité violente et pouvant être réprimée.


C’est la porte ouverte aux abus de pouvoir de l’administration, dès lors que ce n’est plus la justice qui doit prononcer l’interdiction au vu des faits sus mentionnés. Pourtant l’arsenal législatif permet déjà de lutter contre la présence d’éléments violents dans ces manifestations, ainsi la loi du 21 janvier 1995, en son article L. 211-13 dite du code de la sécurité intérieure a décidé de créer la peine complémentaire d'interdiction de manifester, susceptible d'être prononcée par un juge à l'encontre de toute personne condamnée pour des faits de violence ou de dégradations commis à l'occasion d'une manifestation sur la voie publique. Peine encourue :  6 mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.

L’autorité de police en place à la Préfecture de Police de Paris devait méconnaître cette loi de 1995.


Lors de l’acte XIII
: pendant quatre heures un dénommé Thomas P. connu de la Direction du renseignement de la police parisienne comme « anarcho-délinquant » a pu sévir en marge de la manifestation. Deux policiers en civil le « pistaient ». Ces policiers ont pris moult photos et vidéos de ses dégradations (vitrines et incendies de véhicules), il ne fut interpellé par des gendarmes mobiles et arrêté de nuire qu’à la fin de la manifestation. Cette arrestation tardive fut vendue comme une réussite des forces de l’ordre.

[Selon
La Dépêche.fr :

" Pendant quatre heures samedi, Thomas P., 25 ans, a été suivi et filmé par les policiers à Paris, à l’occasion de l’Acte XIII des Gilets jaunes. L’itinéraire de saccages de ce militant actif de l’ultragauche se chiffre à plusieurs dizaines de milliers d'euros de dégâts… Mais pourquoi les forces de l’ordre, qui l’ont repéré très tôt samedi, en marge de l’Acte XIII des Gilets jaunes, ont-elles laissé cet individu saccager à tout-va pendant près de quatre heures ? Dans le procès-verbal qui lui est consacré et auquel plusieurs médias ont eu accès, les forces de l’ordre qui le repèrent pour la première fois boulevard Saint-Michel le décrivent comme « particulièrement hostile à la présence de fonctionnaires de police » … Les policiers le voient sortir un marteau de son sac à dos qu’il utilise pour casser les vitres d’une banque Bred, mais ils repoussent son interpellation à plus tard, au vu de l’hostilité du groupe de manifestants dans lequel se tient le suspect.

Faute de pouvoir intervenir, les policiers placent le jeune homme sous surveillance. Il est vu en train de réduire en morceaux les parements de marbre d’une agence d’assurance pour les utiliser comme projectiles contre les forces de l’ordre. En moins d’une heure, six commerces sont attaqués et dégradés. Les caméras de surveillance que Thomas P. croise sur son passage sont détruites méthodiquement, tandis qu’à proximité du boulevard Pasteur, dans le XVe arrondissement, il se déchaîne sur une voiture de police stationnée sur laquelle il projette des barrières de chantier trouvées à proximité. Les forces de l’ordre trépignent, mais doivent encore différer l’interpellation du casseur. Dans le PV, elles évoquent un risque d’émeute… Toujours dans le XVe arrondissement, Thomas P. s’introduit dans une agence Allianz et en ressort avec un ordinateur portable qu’il réduit en miettes sous les vivas de ses complices. Rue des Volontaires, il s’en prend à une agence de la BNP et une concession Renault ou plusieurs voitures d’exposition sont vandalisées.

Il est 16 heures lorsque le groupe arrive rue François-Bonvin et tombe sur la Porsche noire du chef Christian Etchebest. Sous les yeux des policiers qui le surveillent, il casse une vitre et dépose un carton enflammé dans l’habitacle. Une BMW stationnée un peu plus loin est vandalisée… Thomas P. et son groupe arrivent enfin dans le quartier de la Tour Eiffel, où le suspect poursuit ses dégradations. À 16h50, le procès-verbal signale le suspect à proximité de véhicules de la mission Vigipirate, il s'introduit dans l’un des deux. "Notons qu'il ressort de ce véhicule qui prend immédiatement feu", signalent les policiers. Une heure plus tard environ, Thomas P. est arrêté près de l’avenue George-V.

Interrogé sur l’heure tardive de son interpellation, Laurent Nunez, secrétaire d’État à l’Intérieur, a expliqué que "la police ne peut pas interpeller sur le champ tous les casseurs", et réaffirmé " la volonté de l’exécutif d’écarter ces individus des manifestations. Ils n'expriment aucune revendication, ils sont là pour commettre des violences et pour faire tomber nos institutions
"…]


La réalité serait moins reluisante. Les policiers qui suivaient et filmaient le délinquant, auraient prévenu la hiérarchie des dégradations commises et demandé l’intervention d’un « détachement d’action rapide » (D.A.R en langage policier). Outre le fait que ces policiers en civil armés, auraient pu procéder dès la première destruction à l’arrestation du délinquant. La hiérarchie dûment contactée par les pandores aurait refusé l’intervention arguant du travail conséquent de ces D.A.R. trop occupés par ailleurs.

Aubaine pour les cameramen des journaux à sensation : leurs chaînes ont diffusé ces images pendant deux jours.


A qui profite le crime, Monsieur CASTAGNEUR ? … Vous qui, sur toutes les chaînes de télé, radio, et dans tous les journaux avez vanté l’arrestation (tardive) du casseur. Des blogs avec photos montrent pourtant des Gilets Jaunes s’opposant à ces incendies (Dégradation sur une Porsche, des #GiletsJaunes interviennent pour éviter un incendie. Tensions en cours dans le cortège).  Ces images de violences imbéciles auront permis aux gloseurs éditorialistes des chaîne télés et radios de faire joyeusement l’amalgame entre des « gilets jaunes » et leur ultra-violence filmée au long- cours, et commises en marge de la manifestation, avec le bienveillant détachement de la hiérarchie policière.

La très grande majorité des Gilets Jaunes manifestaient pour exprimer leur impatience à se voir proposer des mesures concrètes plutôt que des discours d’intentions, et les « grands ébats » de notre très cher Président. C’est ainsi que MACRON, le Phoenix de nos campagnes, et de la sienne (politique et électorale) pense résoudre cette crise intense, en déconsidérant la lutte légitime du Peuple de France ?

Dans d’autres grandes démocraties, des grands journaux ont dénoncé des manipulations de ce type.  Après diffusion et commentaires des images, à part la Dépêche.fr, le Point et le Parisien (qui ont suivi le casseur dans ses œuvres), aucun des medias d’information français : le Figaro, le Monde, Libé, CNews, BFM, LCI, France 24, France Info, et d’autres du même acabit n’ont proposé un décodage, ni mis en cause la passivité policière. Un seul son de cloches, toutes accordées sur le même ton, et la messe médiatique est dite, véritable caution à une répression accrue de l’expression citoyenne exprimée par la grande majorité des Gilets Jaunes.

Et ainsi justifier de la défiance d’une majorité de français. Halte aux manipulations.



René Hamel
                                   



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